Vous partez pour une boucle de 7 km, attention certaines zones peuvent être inondées entre novembre et mai ! Etes-vous bien chaussés ? Pendant près d’1 km, vous allez longer le Loing sur votre gauche et sur votre droite, vous remarquerez une sablière en cours d’exploitation. Saviez-vous que l’extraction de granulats est une activité historique dans la vallée du Loing ? Ici, on cherche des sables, des gravillons et des cailloux, indispensables dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et pour d’autres usages. Avant toute installation, l’exploitant doit réaliser une étude environnementale préalable puis un suivi environnemental rigoureux pendant son activité et prévoir le réaménagement du site. Le réaménagement prévu doit donc être réfléchi dès le départ en concertation avec les acteurs locaux afin de préserver la biodiversité identifiée. Sur ce secteur, une station de Pigamon jaune, plante protégée en région Centre-Val de Loire a été transférée par le carrier !

La rivière que vous venez de longer est le Loing, dans sa partie « libre ». Le Loing est une rivière qui prend sa source dans l’Yonne et coule jusqu’à Saint-Mammès (Seine-et-Marne) où elle conflue avec la Seine. Une partie de son cours a été canalisée pour relier les canaux de Briare et d’Orléans et faciliter sa navigation. Cette rivière a donc longtemps joué un rôle économique en servant de moyen de transport pour les voyageurs et les diverses marchandises. Vous observerez réellement ce canal plus loin au niveau de l’ancienne papeterie. Empruntez la passerelle, vous traversez un des bras du Betz nommé la Fausse rivière. Le Betz, rivière qui provient aussi de l’Yonne avant de confluer avec le Loing, là où vous vous trouver. Plus loin, vous traversez son autre bras : le Ru aux moines.

Ici un abribus a été recyclé en observatoire ornithologique. Beaucoup de silence, un peu de patience, une paire de jumelles et vous aurez peut-être la chance d’observer plusieurs des espèces d’oiseaux qui peuplent la sablière. C’est au cours de l’hiver qu’ils sont le plus nombreux car la Sablière de Cercanceaux est accueillante à cette période. Il s’agit d’un étang non chassé, non péché et où la baignade est interdite. De plus, il est très profond et l’eau n’y gèle que rarement et surtout il est riche de nombreux herbiers aquatiques dont raffolent certains canards. Prenez le temps d’observer les différentes espèces de canards, les foulques, les poules d’eau, les hérons, les grèbes, les cormorans ou le furtif Martin-pêcheur. Peut-être aurez-vous la chance d’observer le fameux Butor étoilé qui se cache dans la roselière lors d’hivers rigoureux ?

Au-delà de l’intérêt du plan d’eau pour les oiseaux, les berges de la sablière sont riches de divers habitats naturels qui hébergent une faune et une flore particulières. Ainsi, vous découvrirez la mégaphorbiaie. Cette prairie humide, où la végétation est haute, exubérante et colorée, attire de nombreux insectes et notamment des libellules qui viennent y chasser. Une prairie de bord d’étang aura naturellement tendance à se boiser. Face à cette dynamique naturelle, une intervention s’impose pour conserver cet habitat patrimonial. La gestion peut consister à faucher annuellement la végétation ou à mettre en œuvre un pâturage extensif. Côté Loiret, vous observerez des bovins de race charolaise, côté Seine-et-Marne, vous verrez un troupeau de chevaux camarguais. Leur travail est de manger alors ne leur apportez pas de nourriture !